Langages ancestraux et contemporains: la place des interprètes en contexte autochtone.

2 juin 2023, de 13h à 14h30

Lucie Nadeau
Emmanuelle O’Bomsawin
Alexandre Bacon
Darryl Napash
Farah Salhi
Animation: Virginie Doré-Gauthier

Plénière (90 min)

Salle de Bal

 

La qualité de la communication entre clinicien et patient est un facteur essentiel dans le devenir de la relation thérapeutique, particulièrement en soins de santé mentale. Elle détermine la capacité d’une rencontre clinique de mener à l’engagement du patient dans les soins, à une bonne compréhension de la situation clinique, et à une thérapeutique efficace. La communication implique une compréhension de la langue de l’autre et des codes culturels. Lors de rencontres cliniques où patient et clinicien ne partagent pas la même langue ou la même culture, l’interprète peut jouer un grand rôle de médiation dans la communication. Son rôle dépasse de loin la simple traduction des mots. Cet atelier se penche sur le rôle des interprètes dans les soins de santé mentale en contextes autochtones. Il veut permettre une réflexion autour des enjeux liés à ce rôle, considérant les réalités historiques et contemporaines qui sont le lot des patients autochtones. Il discutera ainsi de l’influence potentielle d’éléments traumatiques ou de sentiment d’insécurité culturelle.  Cet atelier débutera par une présentation sur les enjeux historiques et sur la diversité linguistique des peuples autochtones au Canada. Cette présentation permettra notamment d’apprécier l’usage actuel des langues autochtones au Québec. Puis, une table ronde permettra aux présentateurs de témoigner de la complexité du rôle des interprètes autochtones et des défis que ceux-ci rencontrent dans le domaine de la psychiatrie, et d’inviter l’auditoire à un dialogue autour des postures des interprètes et des cliniciens dans ce contexte.  Il s’agira notamment d’identifier les meilleures approches collaboratives entre le clinicien en santé mentale, l’interprète et le patient.

 

Dre Lucie Nadeau
Lucie Nadeau est allochtone, originaire de Québec. Elle est pédopsychiatre et travaille à l’Hôpital de Montréal pour Enfants (CUSM), au CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’île-de-Montréal et au Centre de santé Inuulitsivik du Nunavik où elle est consultante depuis 2008. Elle est professeure agrégée au département de psychiatrie de l’Université McGill où elle coordonne un stage en milieux autochtones pour les résidents. Elle s’intéresse aux modèles de soins en collaboration et est impliquée dans différents projets de recherche en communautés autochtones. Elle est chercheure principale pour le projet Atautsikut, une communauté de pratique en bien-être et santé mentale jeunesse pour les intervenants de première ligne au Nunavik.

 


Dre Emmanuelle O’Bomsawin, M.D., M.Sc Psychiatre, CIUSSS de la Capitale Nationale – IUSMQ
Emmanuelle O’Bomsawin est de descendance Wabanaki (Abénaquis) et québécoise. Elle est psychiatre au CIUSSS de la Capitale Nationale. Elle a complété des études en sciences infirmières à l’Université de Montréal et ses études médicales à l’Université Laval. Elle s’intéresse à l’organisation des services pour les premiers peuples et le rapprochement des cultures autochtones et québécoises.

 

Alexandre Bacon
Innu de Mashteuiatsh, Alexandre Bacon a travaillé comme formateur et conseiller stratégique auprès de plusieurs organisations, plus particulièrement dans le domaine de la gouvernance. Il agit souvent à titre de facilitateur dans les rencontres réunissant Premières Nations et organisations canadiennes. Fondateur de l’Institut Ashukan, les formations qu’il propose visent à outiller concrètement les individus qui souhaitent aller plus loin dans leur compréhension de l’histoire, des réalités sociales et politiques actuelles et dans la justesse de leurs interventions.

 

Darryl Napash
Darryl Napash est Eeyou et originaire de Chisasibi (Baie James). Il habite Montréal depuis 2018 et travaille comme interprète pour le Conseil cri de la santé et des services sociaux, au site Glen du Centre universitaire de santé McGill (services aux patients cris, Wiichihiituwin). Dans son travail d’interprète, il est amené à travailler avec une variété de patients dont certains sont gravement malades. Il doit trouver les mots pour annoncer des nouvelles difficiles. Il doit aussi expliquer des procédures et médications, même lorsqu’il n’existe pas d’équivalent en langue crie pour certains termes. Il est un médiateur entre les attentes et besoins exprimés par les patients cris et les points de vue du personnel médical, et joue un rôle important d’accompagnement des patients par une présence rassurante.