Symposium : L’approche PPD : je l’informe, je l’influence, mais il décide

Jeudi, 30 mai 2019, de 16 h 30 à 18 h 

Période de questions : 25 minutes

Tin Ngo-Minh, M.D., Howard Margolese, M.D., Marc-André Roy, M.D.

 

Objectifs pédagogiques

  • Décrire les principes et la pratique du PPD « partage du pouvoir décisionnel » (ou SDM « Shared Decision Making ») dans le contexte des soins en santé mentale.
  • Reconnaître l’importance de l’approche PPD pour contrer le stigma et l’auto-stigma des patients ainsi que leur inobservance typique aux soins.
  • Décrire les outils psychoéducatifs, développés par les auteurs, servant à améliorer l’autocritique, favoriser l’alliance thérapeutique, faciliter la PPD et promouvoir l’engagement dans les soins.

 

Résumé

Le stigma, qui comprend l’auto-stigma, est souvent évoqué en premier lorsqu’il est question des obstacles à la santé mentale. Avant que le stigma de la maladie mentale soit internalisé et ne devienne un auto-stigma, il est nourri et véhiculé par la société, l’entourage proche de la personne et même les professionnels de son équipe traitante. La médecine contemporaine, constamment pressée par les urgences et les durées prescrites, maintient encore des faux plis de son historique approche paternaliste où le patient connait peu le pouvoir d’agir. Ce déséquilibre de pouvoir peut maintenir la personne dans une identité de « patient », miner ses espoirs en son rétablissement et anéantir le sens qu’il aurait pu trouver à travers sa dure situation. Une approche contraire, dite maternaliste, de soutien inconditionnel et inconsidéré des responsabilités de la personne pour l’atteinte et le maintien de son bien-être, est autant préjudiciable puisqu’elle réduit sa motivation à devenir autonome et responsable de sa santé. L’approche PPD « Partage du Pouvoir Décisionnel » parait triviale, mais elle répond à la nécessité de naviguer entre ces deux approches extrêmes pour restituer le pouvoir d’agir chez la personne et ultimement son engagement dans ses soins. Or l’engagement dans les soins constitue un autre des principaux enjeux dans notre domaine. Respecter la décision de la personne tout en l’informant sur les avantages et les inconvénients des différentes options est au cœur de l’approche PPD. L’approche implique donc une psychoéducation personnalisée orientée vers le rétablissement plutôt que sur la dissuasion telle lorsque sont présentés les données sur le risque de rechute causée par l’inobservance au traitement. Les outils psychoéducatifs présentés (PPv2.0, Optima, iHope) ont été créés pour complémenter visuellement l’approche motivationnelle dont le PPD est imprégné sans perdre de vue l’indispensable responsabilisation de la personne dans son parcours vers son mieux-être. La présentation mettra en évidence les contrastes entre la pratique actuelle et celle qui est visée en termes de PPD. Certaines recommandations paraitront paradoxales, mais sont assurément consistantes avec les valeurs d’humanité et de respects des droits et libertés de l’individu dont la médecine n’est pas immunisée.