Démence

Qu’est-ce que c’est?

La démence, aussi appelée trouble neurocognitif majeur, est caractérisée par une perte des facultés mentales qui réduisent la capacité d’une personne à s’occuper d’elle-même de façon autonome. Il y a une diminution de la performance dans un ou plusieurs domaines cognitifs comme la mémoire, l’attention complexe, les fonctions exécutives (ex., planification, organisation, abstraction), le langage, les fonctions visuo-motrices ou les aptitudes sociales. Les changements peuvent être notés par la personne atteinte de démence, mais le plus souvent par la famille ou un médecin. Les pertes cognitives doivent être suffisamment sévères pour être observables dans un test standardisé qui peuvent être fait par un médecin au bureau ou, dans certains cas, par un neuropsychologue. Les tests d’imagerie cérébrale qui permettent d’observer le cerveau tels la tomodensitométrie ou l’imagerie par résonance magnétique ne sont pas nécessaires chez tous les patients. Lorsqu’une personne présente un déclin cognitif, mais sans impact sur le fonctionnement quotidien, le diagnostic est celui d’un trouble neurocognitif mineur, qui peut être un état préalable à la démence.

La démence n’est pas une maladie unique, mais plutôt un syndrome clinique pouvant être causé par plusieurs maladies. La majorité des démences apparaissent graduellement et progressent lentement. On retrouve dans ce groupe la maladie d’Alzheimer, la démence fronto-temporale, la démence à corps de Lewy, la démence due à la maladie de Parkinson, la maladie de Huntington et la démence due à l’infection chronique au VIH. La démence vasculaire quant à elle est due à l’accumulation de dommage au cerveau par des caillots répétés (accidents cérébro-vasculaires). Elle peut avoir un début soudain et une progression en palliers. Les autres problèmes pouvant mener à un trouble neurocognitif incluent les traumatismes crâniens et l’exposition à des substances toxiques comme l’abus d’alcool ou les solvants.

En plus des pertes cognitives, les patients souffrant de démence peuvent avoir de l’anxiété, des symptômes dépressifs, des délires comme être convaincu d’être victime de vol, des hallucinations visuelles, par exemple, voir des personnes dans la maison, de l’agitation ou des perturbations des rythmes de sommeil/éveil. Dans la démence fronto-temporale, on peut voir des changements de personnalité comme de l’impulsivité, un manque de jugement et une perte d’empathie. Il est à noter que les personnes souffrant de démence ont souvent un manque d’autocritique et ont tendance à sous-estimer la sévérité de leurs problèmes.

Ce n’est pas :

  • Une conséquence normale du vieillissement
  • Des oublis normaux du quotidien tels avoir de la difficulté à se souvenir du nom d’une personne, ne pas se souvenir de ce qu’on venait chercher en rentrant dans une pièce
  • Un état de confusion temporaire dû à une intoxication ou à une problème médical aigu (délirium)
  • Une maladie exclusivement de la personne âgée
  • Un problème temporaire qu’on peut ignorer

Les traitements?

Il n’existe malheureusement pas de traitements curatifs de la démence, mais de nombreuses recherches sont en cours. Deux classes de médicaments peuvent  améliorer les symptômes cognitifs de la maladie d’Alzheimer et de certaines autres démences, soit les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase (donépézil, galantamine, rivastigmine) et la mémantine. Bien que ces médicaments puissent aider avec les symptômes, ils ne ralentissent pas la progression de la maladie.

Des interventions environnementales et la médication sont souvent nécessaires pour diminuer les symptômes comportementaux de la démence. Une évaluation en ergothérapie peut aider à sécuriser l’environnement de vie. Les antidépresseurs et les antipsychotiques à basse dose sont souvent utilisés pour les symptômes psychologiques et comportementaux.

Que puis-je faire?

  • Faire de l’exercice régulier, ne pas fumer, maintenir une alimentation saine.
  • Rester actif intellectuellement à tout âge, surtout après la retraite.
  • Traiter le diabète et l’hypertension de façon optimale.
  • Consulter un médecin dès les premiers signes de pertes cognitives, ne pas attendre par honte ou pour ne pas choquer la personne atteinte de démence.
  • Réfléchir et préparer les aspects légaux liés à la perte d’autonomie dès le début de la maladie, ce qui inclut les mandats d’inaptitude, la désignation d’un représentant pour les décisions de soins de santé et la préparation d’un testament.
  • Pour la famille, apporter un soutien graduel pour les tâches comme la gestion des finances et faire les courses. Respecter l’autonomie de la personne tout en assurant sa sécurité (ex. risque de fraude en ligne ou au téléphone).
  • Évaluer de façon régulière les aptitudes de conduite automobile. En cas d’inquiétude, consulter son médecin qui pourrait recommander un test sur route ou le retrait du permis.
  • Impliquer les membres de la famille et les amis pour faciliter le maintien à domicile lorsque possible.
  • Planifier à l’avance les possibilités d’hébergement en résidence pour aînés ou en centre de soins longue durée pour être prêt lorsque le moment est venu.
  • Discuter à l’avance des soins de fin de vie (ex. niveau d’intervention souhaité).

Les ressources :

Fédération québécoise des sociétés d’Alzheimer